Correspondance avec son frère

par Verrina Di Fogliano Dim 27 Nov 2022 - 20:02

Chamberry fin Octobre 1470, Soirée en taverne.

Depuis qu'elle était entrée chez les AI à chaque déplacement de son Suzerain la blonde suivait.
Non pas pour faire le pot de colle ou autre mais sortir de Belley était souvent salvateur.
Bien que. Ce soir là en une des tavernes, installée face à la porte et tout proche de la fenêtre que pour mieux voir les voyageurs elle sirotait un vin chaud tout en réfléchissant.
Une belle demi heure s'était écoulée avant qu'un jeune homme ne passe la porte.
De s'échanger les salutations habituelles et d'engager la conversation.
Autant la blonde se faisait discrète en temps général que lorsqu'elle se trouve en taverne autant prendre plaisir à dialoguer et de faire connaissance.
Sinon autant rester chez les nonnes.

Le jeune homme se présenta en tant que Guasparre ce nom chantant ranima en elle cette belle Italie qu'elle n'avait revu depuis sa tendre enfance et le prénom de son frère ainé.
Malheureusement en leurs enfances suite aux décès de leur parentèle tout deux avaient été séparés pour une raison bien obscure.
Elle avait bien tenté d'en savoir plus sur son frère mais à chaque fois les portes se refermaient sur elle.
De sourire à ce doux souvenir qui avait était vite dissipé lorsqu'il lui apprit qu'il s'y rendait.
Quelque chose en le regard de Guasparre lui remémora celui de son père.
Cette expression de douceur et de bienveillance peut être un trait commun chez les italiens.
De se rendre compte qu'elle aussi était sujette à un examen entreprit par son vis-à-vis.
De s'en amuser tout en continuant d'échanger de tout et de rien surtout lorsque l'on ne connait pas le personne.
C'est alors qu'elle parla d'une nounou qui était dans le famille depuis des années ce qui fit réagir Guasparre.
Que d'approfondir cette révélation au fur et à mesure tout s' éclaircissait en la laissant dans un sentiment d'étonnement et de transport.
De toute évidence elle se trouvait non pas au devant d'un étranger, mais bien de son frère.
Moment fort pour la blondinette qui se retrouva vite dans les bras protecteur du grand frère.
L'instant n'aurait pas dû voir sa terminaison, mais chacun devait reprendre son chemin qui allait une fois de plus les éloigner.
Alors, elle l' invite à lui écrire et a réfléchir à sa proposition de gagner les rangs des AI.
Elle aurait tant voulu le garder que pour se rappeler leur jeunesse et d'en savoir plus ce qu'il avait fait depuis tout ce temps.
Mais, elle n' était pas fille à imposer les choses préférant que celles ci se fassent naturellement.
Alors on se dit bonne route et on se regarde que pour garder en ses souvenances ce visage si semblable à celui du père mais dont les traits ne se sont pas encore vraiment enraciner sur la peau tendre.

Retour sur Belley.
Le déroulement de sa vie se fait dans sa continuité de se préparer pour se rendre qui en taverne, qui en la messe qui en la caserne.
Des journées fort bien occupées, c'est alors qu'elle reçoit un pli dont l' écriture ne lui est pas connu.
C'est en le dépliant, qu'elle découvre la signature de Guasparre.
Alors, elle s'installe en son fauteuil pour en prendre connaissance.

De Guasparre

Date d'envoi Le 29 Octobre 14

Ma bien chère soeur,

Je t'écris actuellement en étant au beau milieu des montagnes où un pâtre m'assure qu'il redescendra ses bêtes et ma lettre entre deux cargaisons de "fougnes".

C'est un bon garçon: nous avons partagé plusieurs verres de liqueur à l'échalotte; une boisson assez goûtu et avec beaucoup de retours...!

Mon voyage se passe bien pour le moment: personne à l'horizon hormis les troupeaux de bêtes. J'arriverai à Novara, première ville italienne dans deux jours.
J'espère que je trouverai là-bas un groupe qui prendra la même direction que moi pour la Toscane.

Je suis inifiniment content que le hasard ait permis de nous retrouver!

Toi comment vas-tu de ton côté?

Bien à toi

Guasparre

Que de répondre de suite pour remettre au pâtre qui attendait dans la cuisine tout en mangeant un bon repas préparé par Laora.

Mon cher frère.

J'ai bien croisé le pâtre qui m'a remis ton pli.
je suis contente que ton cheminement se passe bien.
Une boisson à l'échalotte dis tu; le goût doit être renversant.
Je préfère bien mieux ma liqueur de framboise bien plus agréable au palais.
Pour ce qui est de moi, ma vie suit son cour, je voyage encore en les environs de la Savoie.
Je suis toute autant heureuse que toi de ces retrouvailles.
je n'avais jamais perdu l'espoir qu'un jour je te reverrai.
Bien des fois,j'ai cherché à te retrouver, mais en vain.
Maintenant que tu es revenu dans ma vie, je compte bien être présente pour toi quand tu auras besoin.
Comme je te l'ai dit ma porte t'es ouverte lorsque tu viendras sur Belley.
Ah cette belle Italie, je t'envie un peu rien que d'y songer j'en entends l'accent chantant.
J'attend de tes nouvelles bien entendu.
Je te poutoune les joues ta soeur.

par Verrina Di Fogliano Dim 27 Nov 2022 - 20:03

De Guasparre,Le 05 Novembre 1470
Ma bien chère soeur,

J'ai beaucoup apprécié ce que tu m'as dis dans ta dernière lettre!
Sache qu'il en est de même pour moi et bien que nous soyons éloigné, tu pourras compter sur moi en cas de besoin.
Je garderai toujours un lien avec la savoie!
Et quand bien même, par une sorte de trahison, il m'arriverait par malheur de la renier, le réel me rappelerait à elle bien vite...!
Car oui!
Je suis en pleine découverte de notre terre où je passe relativement inaperçu... pendant quelques heures... une courte soirée... mais que quelques heures!
Mes origines savoyardes me trahissent encore assez rapidement!
Mais plus pour trop longtemps en baignant dans ce nouveau monde, enfin je l'espère!
Je n'ai encore eu aucun souci sur ma route: je suis prudent et je me renseigne auprès des locaux ce qui m'aide beaucoup.
J'ai établi mon premier point de chute à Pavie car il y a un maire très sympathique sur place, très acceuillant. La halle de la ville est très belle mais malheureusement il n'y a que ça... peu de monde en taverne...
Puis, je me suis fait avoir comme un débutant en entrant gaiement sur le Duché de Modène sans autorisation: là, un système de racket venu des plus sombres contrées arrièrées, inchangées depuis l'époque des chateaux en paille de l'époque d'Attila vous tombe dessus et demande 50 écus pour réparer cette négligence plutôt qu'un séjour en prison ou une armée qui vous fonce dessus... ce, malgré une toute première venue et donc méconnaissance de ce maudit comté...
Maudit comté qui est pourtant très vivant.
Je me suis aventuré à Modène qui est une belle ville: animée, plusieurs belles personnalités locales, beaucoup de très grandes familles...
C'est à Modène que j'ai rencontré deux filles, l'une de Pise l'autre des Abruzzes, assez barjottes et quasi... "marginales"!
Sortes d'aventurières...
Enchainant les voyages et les séjours en prison car comme moi, elles entrent totalement insouciantes un peu partout et refusent de payer.
Elles sont de nature enthousiaste, ce que j'aime beaucoup et c'est pourquoi je me suis décidé à les suivre à Massa, une très grosse ville très dynamique que les Italiens appellent "la ville refuge" car tout le monde y va pour se rencontrer et prendre un nouveau départ dans leur vie disons.
Ensuite, elle me feront découvrir Pise où j'espère faire de belles rencontres et nouer de bons contacts car après avoir produit mon vin, je séjournerai dans les ports toscans à la recherche de bateaux pour la Savoie.
Si jamais tu dois venir me rendre visite; soit vigilante pour les comtés de Modène et de Sienne... Le Milanais ne pose aucun problème en revanche et je crois que la Toscane non plus.

Et toi, quelles nouvelles de la Savoie?

Grosse bise de ton frangin!

Guasparre

Mon cher Frère.

Je suis contente de ces échanges, cela me donne de tes nouvelles et ainsi il me semble être auprès de toi.
Même si ce n'est pas ma présence physique tout du moins en pensée.
Je suppose que tu parles pour l'accent en ce qui concerne tes origines.
Ne t'inquiètes pas tu attraperas vite l'accent chantant de là bas.
Il t'ira fort bien, avec ton charme.
Je remarque que tu es bien prudent, c'est là belle chose.
La prudence vaut un peu pour tout, mais tu es assez mûr que pour le savoir.
Pour ce qui en est des tavernes, je te rassure de suite c'est un peu partout comme cela.
L' hiver qui approche sans doute.
Oh, bien ils sont pas fort conciliants sur Modena, comment piocher en la bourse des gens en toute impunité.
je te sens en te lisant marri contre eux, je le serai aussi j'avoue.
Depuis toujours les italiens aiment avoir grande famille, je trouve cela fort bien.
Parfois, je regrette de n'avoir encore ma propre famille.
J'ai bon espoir tout de même.
Je suis heureuse que tu fasses de belles rencontres mais attention à ne pas te laisser entraîner en de déplaisantes affaires.
Je suis un peu échaudée vu l'attaque des deux tigresses Italiennes que j'ai souffert.
Cependant vu ta condition tu fais bien de rester avec elles pour voyager.
Ce sera pour toi comme une protection.
Merci pour tes consignes que je vais noter pour ne pas oublier.
Bien pour le moment la Savoie est calme, bien que je suis à en faire le tour avec les AI.
Quelques brigands à chasser..
De la sorte cela me fait bouger et croiser de nouveaux visages c'est tout ce que j'aime.
Je ne me vois pas restée enfermée dans une même ville trop longtemps.
Parles tu l'italien?
Je vais reposer ma plume, j'entends qu'on m'appelle.
Je t'en dirai un peu plus sous peu.
Porte toi bien.
Je te poutoune les joues.
Ta soeur Verrina

par Verrina Di Fogliano Dim 18 Déc 2022 - 20:29

le: 13 Décembre 1470

Ma bien chère soeur,

Il y a bien trop longtemps que ta lettre est précieusement rangée dans mes affaires sans avoir pu encore lui donner réponse...

Je suis aujourd'hui à Gènes. Je découvre la ville qui me plait pour le moment. Elle est plutôt vivante et mieux située pour d'éventuels retours en Savoie.
Mais ma ville favorite à aujourd'hui reste Pise, malheureusement un peu loin...

Je suis retenu ici car j'aimerai m'acheter un appartement avant de voyager de nouveau et surtout revenir en Savoie te rendre visite!

Je pense que ce sera l'affaire de plusieurs semaines...

Le marché de Gênes est plutôt riche; aussi, n'hésites pas à ma faire savoir si la Savoie manque de quoi que ce soit ou pour toi directement.

Pour l'avenir, eh bien j'envisage deux choses et peut-être ferais-je les deux en même temps: soit te rejoindre dans ta compagnie, soit commercer entre l'Italie et la Suisse...

À très vite!

Ton frère Guasparre

par Verrina Di Fogliano Dim 18 Déc 2022 - 21:57

Bonsoir mon cher Frère.

Je prend un petit moment bien au chaud en une taverne pour te répondre.
Ton idée d'acheter un appartement me paraît bonne.
Bien souvent on voyage lourdement chargé et un appartement est une belle solution pour y déposer des effets et de voyager en toute quiétude.
Il faut juste bien choisir son emplacement.
Pour le moment, je ne saurai répondre en ce qui est du manque pour le marché n'étant pas sur Belley depuis au moins deux bons mois.
j'avoue que là j'ai envie de rentrer chez moi et de m' y reposer.
Tes plis me font du bien, je me sens moins esseulée du coup.
Avoir une famille est important à mes yeux.
Et je suis heureuse de t'avoir retrouvé.
Quelque soit le choix que tu feras en ta destinée je l'approuverai comme une soeur aimante.
Bien pour cela que je ne ferai en rien pour te guider en ce choix.
Pour le moment, nous sommes toujours sur le qui-vive ce qui me fatigue un peu.
J'aimerai tant aller combattre mais c'est ainsi.
Où vas tu passer tes fêtes de la fin de l'an?
J'aurai aimé pouvoir les passer en ta compagnie et nous rappeler notre jeunesse.
Je dois te laisser, j'ai une garde à faire.
Je te bise les joues fortement.
Prends soin de toi.

Ta soeur qui pense fort à toi.

Verrina

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