Installation de la roulotte

par Louison Ven 29 Avr - 17:03

épuisée la tati, pas par le travail toutefois..
La chaleur lui rendait la vie infernale, toujours à s'éponger le corps rendant à la nature l'eau qu'il contenait ce qui donnait encore plus soif à la vieille gitane.
Son âne aussi d'ailleurs était pris par la chaleur, tenant à peine sur ses sabots il s'était immobilisé là dans ce jardin.
Tati avait beau lui caresser la croupe avec ce qui ne ressemblait plus trop à un fouet, bourricot ne céda pas d'un pouce.
Laissant retomber ses bras énormes, tati lorgna les alentours.
Des arbres, un champ de blé, une belle prairie environnée d'un point d'eau et d'un verger quoi de mieux pour s'installer c'est pas qu'elle fera de l'ombre aux voisins et quand bien même ce n'était pas du tout son probléme.
Elle avait un soutien important dans la ville à qui elle irait se plaindre au cas où sinon la méthode gitane était toujours de mise...
Lâchant les rênes elle se mit à détacher bourricot de la verdine (roulotte) pour débuter son installation dans lei campo tout en chantant.
..

Avant dé répartir pour oune nouvélé vouayagé
Vers d'autres paysages
Sour des chémins mouvants
Laisse encora oune instant vagabonder ton rêve
Avant ké la nuit brève
Lé rédouise à néant
Chante, gitan, ton pays de Cocagne
Chante, gitan, ton château en Espagne
C'est le chant des errants qui n'ont pas dé frontière
C'est l'ardente prière dé la nouit des gitans

Elle ouvre les battants qui bloquent la lucarne pour inonder la verdine de la lumière du jour.
Tout un tas de bric à brac s'entassait dans un recoin faisant obstacle à l'imposante tati qui tentait de se prendre de quoi étancher sa soif.
Le pichet dans la poigne, elle sortit pour s'installer lourdement sur le tabouret qu'elle installa à l'ombre d'un arbre.

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Tati Bibina toujours là où il ne faut pas

par Louison Dim 1 Mai - 20:18

Ca va ? J'vous dérange pas trop ?

D'ouvrir une paupière lourde suivit de l'autre clignotante.
Avec le soleil lui brutalisant l' iris Tati ne vit qu'une ombre devant elle.
Elle se signa pensant voir le fantôme de son tendre époux josélito qu'elle avait tué il y a bien des années..
Puis elle se ressaisit n'entendant pas là accent mélodieux du défunt...
Juste une voix jeune, ordinaire et brocardeuse.
Sourire édenté qui se dévoile sur sa surface raviné.

Si jé vé ma bien sour ké jé vé ! Sinon jé né vous répondrai pas.
Mé dérangé ma pennket ( non en gitan ) Véné vous assouar lé temps est beau, faut profiter..

Elle porta le rebord de son pichet à sa bouche, but une rasage d'hydromel, tout en grognassant de plaisir.
Une coulée se fit à la commissure des lèvres..
Souriante, elle tendit le pichet vers l'arrivant.

Jé souis Tati Bibina et jé m'installe l'endroit est merveillose vous né trouvez pas?

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Tati Bibina toujours là où il ne faut pas

par Louison Mer 4 Mai - 22:12

Comment ça vous vous installez ? Et bien sûr que l'endroit est merveilleux, c'est CHEZ MOI ! Vous s'rez gentille de bien vouloir bouger tout votre barda et d'aller vous installer un peu plus loin. Parce que vous installer là, ça va pas être possible.

Tati déposa le pichet au sol puis croisa ses énormes bras qui faisaient bloc sur son opulente poitrine.

Chez vous? Maaaaaaaaaaaaaaaaaa è impossibile!
Jé oune concessionne qui prouvé qué jé souis chez moua ....
Ma Tati, elle est bouonne jé né vous jéterai pas déhors.
Dé toute lé façonne jé n'aime pas vivré seule.

Elle sourit heureuse d'avoir un invité chez elle...
Elle se leva imposant sa masse qui cachait l'arbre derrière elle.

Jé m'occupérai dé vous Tati sait faire lé couisine..

Elle tapota ce qui devait être ses hanches de ses doigts boudinés.

Et si vous lé voulez tati fait la boule dé cristal ou les lignes dé la main.
Jé voua qué vous avez des belles mains hum déliciosa

Ma votré nom c'est coua ?

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Tati Bibina toujours là où il ne faut pas

par Louison Sam 4 Juin - 21:55

Au premier abord le pétiot avait l'air abruti ça devait pas bien aller dans sa tête ce qui fit de la peine à Tati.
C'est qu'elle en avait vu des petites natures et celui là bas... devait être le pire.

Si si j'ai oune papier attendez jé vé la chercher, vous verrez tati elle ment pas...

Elle lui planta le pichet dans les mains se retourna dans un mouvement lourd qui fit onduler la graisse sous ses vêtements.
Elle entra dans la roulotte et chercha sa concession dans le chaos qui régnait.

Elle finit par trouver son bonheur sous un tas de détritus dont certains morceaux restaient collés sur la concession...
Sortant, heureuse de lui prouver sa bonne foi, son pied traversa la marche en bois ce qui la déséquilibra.
Restant coincée, elle garda le sourire en agitant sa concession...

Ma pouré coua Tati dévrait partir? Lé paysagé il lé beau..

Tout en lui parlant ses yeux fixés sur lui se mirent à scintiller..Allez savoir ce qu'il lui passa en tête.....
Sa grosse paluche se mit à se balancer pesamment de droite et gauche.

Ma non, cé pas dé lé sorcellerie, juste oune clairvoyance ma cé pas tout lé monde qui peut lé faire.

Dépouis tout banbina jé voua lé choses...

Ma vous vous procurez coua?

Tout en répondant et le questionnant, elle tentait de retirer son pied coincé de la marche.
Avec effort, tel un taureau dans l' arène le museau soufflant et le sabot grattant le sol.. elle réussit à se dégager du piège formé..

Vous savez jé souis vieillé mainténant, jé né peux plou voyager commé avant alora jé vais resté ici.
Vous verrez, tati s' occupera de vous...
Ténez lé concession
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par Louison Dim 10 Juil - 20:20

- Elle n'est pas très précise votre carte... Z'êtes sûre que le tonneau là, il aurait pas été bougé ? Et que l'arbre aussi n'aurait pas été coupé ? Heum... en tous cas.. si heu... vous restez là, faudra pas mettre votre bordel partout et que ça reste présentable hein !
Quant à ce que j'peux vous procurer... ben déjà, j'vais vous remplacer cette marche défoncée par une pierre, j'en ai plein. J'peux aussi vous faire un tabouret en pierre et aussi une table pour que vous puissiez profiter du dehors...

Elle l'observait cherchant à déceler un signe positif comme un accord, une acceptation de sa présence.
Et même, si ce n'était pas le cas, elle ne partirait pas ainsi.
L'endroit lui plaisait et lui convenait.
Avec un effort qui lui arracha une plainte elle sut se défaire de l'incommodité où elle s'était mise.
De rage elle donne un coup de pied dans le reste de la marche qui s'effondra en plusieurs morceaux.
Frottant ses paluches l'une contre l'autre d'un air triomphant, elle se rapprocha du pétiot pour étudier et justifier à nouveau ses affirmations.

Alora cété il y a quelqué jours.
Si si lé tonneau il a bougé! Ma vous avé les bouones vue..
Jé lé rapproché dé la roulotte, cé plous pratique pour moi.
Tati, elle a souvent souuuuaf ..

Son gros doigt se posa sur le croquis pour suivre la courbe qui menait à l'arbre.
Puis porta un regard porcin sur le pétiot...

Tati, elle avait froid, jé lé fais couper pour mon feu des joie..
Si j'avais su ké vous étiez là, jé vous aurai invité .
Ah mais, jé lé joure tati féra lé ménage..

Elle se signa en s'engageant...

Oh ké vous êtes charmanté, dites si vous lé pouvez mé construire oune cabane pour Bourricot...
Jé voulais savouare, chez vous vous avez lé baquet pour ké jé pouisse mé laver??

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