Noël vous avez dit Noël ?

Message de Mes amis Gauvin (10 Ianuarius 1329 01:20:29) : Re : joyeux noel

Un jour, pas comme les autres, à Ermenonville

Depuis quelques mois, la vie trainait simplement son cours.
La cité vivait dans un calme absolu, parfois même ennuyeux, rien ni personne ne venaient
troubler les habitudes qui s’étaient ainsi installées, sans même que quiconque s’en rende compte.
Les divers départs pour les raisons que l’on sait, avaient fait disparaître les allées et venues de l’un et l’autre, les gens vivaient chez eux et ne sortaient que pour leurs différentes obligations, surtout consacrées aux travaux utiles à leurs survies.
L’hébergerie ressemblait plus au cloître de l’église qu’à un lieu festif, tant il y faisait silencieux, et où les rares clients s’éclipsaient, en douce, dès qu’ils entendaient des pas, derrière la porte d’entrée, de peur d’avoir à entamer conversation.
A tout prendre, l’église devenait même plus conviviale que la taverne.
Il faut dire aussi que la tavernière ne se manifestait pas trop en son établissement, si ce n’est pour « taquiner » son client préféré ou moins aimé, allez savoir, Le Sieur Gontier, qui lui rendait bien la pareille. Ces deux-là, se cachaient-ils des sentiments, allez savoir ?
A côté de cela, la tenancière ne se manifestait jamais, sauf pour réclamer achats et reventes de ses gobelets qu’elle fabriquait pour pouvoir servir ses clients.
Chacun restait dans son coin, et seules, les rencontres en garnison, par l’entremise des duels apportaient un peu d’animation dans les murs de la cité.
Pour être honnête, il faut même dire que c’est Dame Ombeline qui était la plus active, à ce niveau-là.
La muraille tombe en ruines, et il ne faudra plus longtemps avant que les loups ne viennent déambuler dans les rues et ruelles de la ville, en proie aux courants d’air !
Dame Ombeline avait renoncé à trop se dépenser, en pure perte, et se faisait plus discrète, dans son rôle de gardienne de l’ordre.
Elle faisait ses rondes, veillait à la sécurité de tous, mais juste ce qui devait être fait, sans trop de zèle, ne trouvant plus écho à ses tentatives d’approche de la population.
Il faut dire que son état lui recommandait d’être prudente puisque depuis quelques mois, elle portait enfant qu’elle avait conçu avec son compagnon Gauvin
Tout deux, vivant ensemble, depuis un bon moment déjà, avaient projeté progéniture, et c’était chose faite, il ne restait plus qu’à attendre la naissance.
Elle et son conjoint, avaient donc décidé de franchir le pas et d’assurer ainsi descendance.
ls en étaient heureux et attendaient, avec impatience, les premiers cris de l’enfant qu’elle portait.
Ce soir, Gauvin rentrant d’une dure journée à la carrière, les casseurs de pierres ne se bousculant pas trop à l’entrée, vit qu’une carriole était arrêtée devant leur demeure. Il reconnut, en cet équipage, le baudet de la soigneuse, vivant à l’orée de la forêt.
Intrigué, surtout à cause de l’heure tardive, il ne pensa pas tout de suite, à la raison qui pouvait provoquer la présence de la charrette, devant chez eux.
Il entra un peu inquiet, tout de même et trouva la pièce principale tout en désordre, mais la soigneuse, qui était bien là, s’activait à remettre de l’ordre.
Il n’eut pas le temps d’interroger la bonne dame, qu’une voix, venant de la chambre attenante, lui cria :
- « Gauvin, mon chéri, entre vite dans notre chambre que je te présente notre fils. »
De fait, il entendit alors, des pleurs d’enfant, le bébé était né !
Il se précipita dans la pièce et vit Ombeline, fatiguée mais joyeuse qui tenait une petite chose couverte d’un lange, sous lequel il put voir un petit visage crispé et pleurnichant.
Ce petit criait même fort, apportant vie dans la pièce, une vie nouvelle pour les deux parents heureux.
Que penser des misères de la cité, quand il suffisait d’une naissance pour lui insuffler, finalement, nouvelles espérances.
« - Ombeline, mon amour, il ne nous reste plus qu’à lui donner un nom, parmi ceux que nous avons choisis ! »